Du bon goût et de la révolution sexuelle
Il y a un an presque jour pour jour, ma collocataire rentrait dans l'appartement en m'annonçant fièrement qu'elle avait trouvé son costume pour Halloween. Elle parti dans sa chambre pour l'enfiler rapidement afin que je lui donne mon avis.
Ma première réaction en la voyant fut de lui demander si elle avait acheté son costume dans un sex-shop. Gabby se tenait devant moi habillée en French maid, ou domestique un peu coquine (pourquoi française, je me le demande toujours,) arborant son tablier blanc et son corset très ajusté. Ma remarque ne la déstabilisa pas vraiment et elle retourna dans sa chambre pour se changer, en s'imaginant déjà le regard des mecs tombant par hasard sur son décolleté.
Le soir d'Halloween j'ai vu quelques autres French maids dans la rue et dans les bars, mais aussi des écolières à jupes ultra-courtes et chemisiers grand ouverts, des prostituées du 18e siècle et beaucoup, beaucoup de peau. Les hommes, eux, devaient pas mal transpirer sous leurs déguisements de superhéros ou de cow-boys.
J'avais l'impression d'assister à la réalisation des fantasmes de tous les mecs de la ville. Alors qu'Halloween est l'une des rares occasions de se transformer en quelqu'un que l'on ne peut pas être le reste de l'année, il semble que beaucoup de gens rêvent d'être acteurs de soft-porns. On peut aborder le sexe de bien des manières, originales ou humoristiques, mais pendant Halloween c'est la manière lourde qui prévaut.
Cette année, je fêterai Halloween bien au chaud chez moi. Je mettrai mon costume de Française râleuse et ouvrirai la bouteille de Sauternes en dégustant un bon petit foie gras.